Les fascias
- Catherine HERVÉ
- 25 mai
- 4 min de lecture

Les fascias ou le fascia, de quoi s'agit-il ?
Les fascias, membranes présentes dans tout notre corps, assurent le maintien de notre architecture tissulaire et constituent l'organe sensoriel le plus étendu du corps. Nous avons l'habitude de concevoir les fascias comme des enveloppes séparées. En fait, il s'agit plus d'un réseau fibrillaire continu, de la peau jusqu'à la structure de la cellule. En fonction de notre vécu, l'élasticité des fascias peut changer de consistance. Leur détente ou crispation ont aussi une influence directe sur notre état physique et émotionnel.
On peut parler du fascia au singulier lorsque l’on prend en compte l’ensemble des membranes. Vous connaissez déjà certains fascias par leur nom :
plèvre, fascia des poumons,
péricarde, fascia du cœur,
péritoine, fascia principal des viscères abdominales,
aponévroses pour les muscles,
périoste pour la peau des os,
dure-mère pour l'enveloppe de notre cerveau et moelle épinière,
et plein d'autres dès lors que l'on est dans une vision de séparation au sein de cette organisation de fibres !
Les fascias, des enveloppes protectrices et connectées
Formées par du tissu conjonctif, ces enveloppes élastiques permettent l'absorption des forces et des contraintes. Les fascias sont donc adaptatifs, protecteurs et partout présents de la peau jusqu'à l'intérieur de l'os et de la cellule par un étonnant réseau de fibres. Les images in vivo du Dr J.C. GUIMBERTEAU, chirurgien de la main, le montrent magnifiquement bien et réactualisent notre vision de l'anatomie (1). Ce système fibrillaire assure le lien entre tous les éléments anatomiques afin de les maintenir ensemble dans une cohérence. Il permet les glissements internes au sein de nos gestes, constitue le support des réseaux sanguins, nerveux, liquidiens. Nous pouvons dire qu’il joue un rôle fondamental physique car sans lui nous ne pourrions pas tenir debout.
Les fascias, des enveloppes sensibles et réactives
Les fascias, interface entre le monde intérieur et extérieur, sont sensibles et réactifs ! Au niveau superficiel, avec leurs 250 millions de récepteurs sensoriels, ils perçoivent et réagissent aux stimuli extérieurs et intérieurs. (Schleip, 2022). Au niveau plus profond, les fascias jouent un rôle dans la proprioception et la noniception (Fede 2022, Langevin 2021). C'est un système connecté à l'ensemble des autres systèmes et notamment au système musculo squelettique et immunitaire (Langevin 2022). Les fascias sont très innervés. Ils contiennent plus de récepteurs de la douleur que les muscles.
Quand il y a un choc physique, un événement douloureux, de la fatigue, ils se rétractent par protection. Ils se durcissent, voire se figent. Ce phénomène est réversible car notre corps est doué d'une capacité d'auto-régulation des tensions. Cependant si le stress dure dans le temps où dans le cas d’un choc trop violent le figement peut perdurer longtemps. Et c’est là que des dysfonctionnements peuvent s'installer.
Est-ce que les fascias ont un lien avec notre état psychique ?
Oui, l’état de fluidité ou de rigidité des fascias est déterminant dans notre état de tension psychique et aussi notre degré de connexion à soi-même. Qui dit organe sensoriel dit organe de ressenti, de perception. Les travaux de Danis BOIS traitent de l'interrelation entre le corps et le psychisme.
Lorsque l'on est crispé, tendu au dedans : on peut avoir des douleurs et pourtant on se perçoit moins de l’intérieur. Il s'agit peut-être d'une protection afin de moins ressentir la souffrance dans un premier temps. Dans la durée certains diront qu’ils se sentent couper d’eux-mêmes ou morcelés. L'état de crispation des fascias participe donc à générer un état de mal être. Pour illustrer ce propos, la plainte la plus récurrente chez les psychiatres est la sensation d'être coupé de soi avec la perte du sentiment d'exister.
Lorsque l'on est détendu en profondeur : parce que la détente tissulaire permet davantage de ressentis internes, on vit une connexion plus pleine à son corps et à soi avec un bénéfice direct d’apaisement.
Toutes les activités qui nous font du bien, dès lors qu'elles sont pratiquées dans la douceur, agissent favorablement sur le tonus des fascias. Les liens affectifs et sociaux nourrissants, les prises de conscience, la créativité, tout ce qui touche au bien être et à la joie de vivre. Quelque fois ce n'est pas suffisant et nous avons besoin d'être aidé par un toucher de relation là où l'on ne peut agir seul.

Lors d'une séance de fascia MDB*
Venir à une séance de fascia, c’est la promesse d’une remise en mouvement de ce qui s’est figé dans sa chair, la promesse d’un changement d’état de ses tensions physiques comme psychiques. Oui, l’état psychologique redevient plus confiant, plus apaisé. Les douleurs diminuent progressivement.
Méthode Danis BOIS
Après une séance, combien de temps dure ce nouvel état ?
Cela dépend de chaque personne. Il faut plusieurs séances car tout ne se donne pas en une fois. Les différentes couches de notre corps, avec les raisons qui les ont rendues immobiles et figées, ont besoin de temps pour se laisser apprivoiser et retrouver leur fluidité.

Fascia et Gymnastique Sensorielle® : une synergie qui donne de grands changements !
La pratique de la Gymnastique Sensorielle accélère le processus d’amélioration car la personne apprend à relancer cette fluidité elle même. C’est un apprentissage à être à la fois dans l’action et dans l’accueil d’un relâchement, dans une présence à soi. Cela prolonge les effets des séances de fascia en offrant de l’autonomie dans le bien être. De plus, cette pratique offre des ressentis internes qui aident à mieux respecter ses limites dans la vie quotidienne.
Il y a aussi la Méditation Pleine Présence®, un rendez-vous avec soi même, un moment de repos pour se connecter à son intériorité, ce qui prolonge les effets des séances de fascia. Car les fascias sont si sensibles que notre présence à nous même à un effet direct sur leur détente.
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